19/02/2025 palestine-solidarite.fr  5min #269253

 Pourparlers Russie-États-Unis en Arabie saoudite : Moscou dévoile ses émissaires, Washington cherche encore son négociateur en chef

Guerre en Ukraine : défibrillateurs et pop-corn

Par Régis de Castelnau

La séquence qui s'est déroulée autour de la conférence de Munich a été, nous l'avons dit, l'occasion d'une orgie de schadenfreude et de surconsommation de pop-corns. Mais la stupéfiante accélération des événements impulsée par Trump a donné à voir d'autres spectacles qui permettent de révéler encore un peu plus l'ampleur de la catastrophe européenne. Les Américains et les Russes vont se rencontrer en Arabie Saoudite pour tenter de trouver le moyen de ramener la paix. Cela ne va pas être facile car les objectifs des uns et des autres ne sont pas les mêmes. Les Américains semblent croire que les Russes à cause de leurs pertes et de leur situation économique en ont assez et veulent arrêter les frais. Mauvaise pioche. Ce que veulent les Russes c'est atteindre leurs objectifs, c'est-à-dire ceux énoncés par Poutine à Munich en 2007, assurer leur sécurité. Et pour cela, désormais l'Ukraine doit évacuer ses troupes des territoires annexés par la Russie, renoncer formellement à rejoindre l'OTAN, accepter d'être démilitarisée en ne possédant qu'une armée symbolique, être dénazifiée et garantir les droits des citoyens russophones. C'est sûr que ce ça va être coton. Surtout qu'après l'élargissement de l'OTAN à l'est, Maïdan, Minsk I et Minsk II, les moujiks, va comprendre pourquoi, ils sont salement méfiants.

Et pendant ce temps la pauvre Europe offre le spectacle d'un poulailler caquetant rempli de poulets sans tête. Et revient une référence ancienne, la vieille chanson d'Alain Souchon Poulailler song : « Dans les poulaillers d'acajou, Les belles basses-cours à bijoux, on entend la conversation, d'la volaille qui fait l'opinion... ».

Continuons à filer la métaphore gallinacée, en prenant le risque du blasphème masculiniste. Dans cette basse-cour, composée des dirigeants européens va-t-en-guerre, de leur laquais militants et journalistes, de leurs groupies bellicistes sur les réseaux, il n'y a plus beaucoup de coqs, plutôt une collection d'improbables chapons. C'est le patron de la conférence de Munich russophobe fanatique qui éclate en sanglots parce que comment que JD Vance, il pas été trop méchant avec lui. C'est la « saucisse de foie » de Scholz rouge brique du sommet du crâne au menton. C'est Macron démontrant en permanence qu'il n'est qu'un enfant gâté immature qui ne comprend pas grand-chose. C'est Starmer qui multiplie les rodomontades militaires débiles faisant ricaner la terre entière.

Du côté féminin (on ne va étudier que deux genres, faut pas déconner), on a affaire à une étonnante galerie de furies bellicistes enragées, généreuses avec le sang des autres. C'est bien sûr von der Leyen, toujours fidèle au poste, désormais flanquée de Kaja Kallas, politicienne d'un pays comprenant moins d'habitants que la Réunion, et cependant propulsée « ministre » des Affaires étrangères d'une UE de 450 millions ! C'est bien sûr l'ineffable Baerbock l'écologiste qui fait des virages à 360°, aussi bête que méchante, néonazie quasi assumée, et qui jubile parce qu'en déclarant maintenant la guerre aux États-Unis, elle pourrait comme ses prédécesseurs du troisième Reich, la faire sur deux fronts.

Le système médiatique mainstream est parfaitement raccord alignant des militaires retraités sans principes venant faire des passes sur les plateaux, interrogés par des journalistes laquais à qui il ne manque que la livrée. Et là aussi les femmes en première ligne, avec toute une cohorte de demi-folles hystériques de russophobie multipliant les éructations quand ce ne sont pas carrément des hurlements. Une mention particulière pour Alla Poedie souvent accompagnée par des pseudos universitaires dont le cerveau s'est arrêté de fonctionner en février 1953 juste avant la mort de Staline. Regarder LCI entre amis est devenu un must valant séquence du spectacle des clowns du cirque Pinder.

Après avoir été masculiniste et misogyne passons à la séquence gérontophobie. En signalant Bernard Guetta sorti de son EHPAD de Bruxelles pour venir bafouiller quelques insultes à l'égard des Américains en accusant les souverainistes français critiques de l'UE d'être quasiment des génocidaires. Toute sa vie ce type aura été de toutes les sales combines. Trotskard en 68, young leader juste après, accompagnateur de toutes les trahisons socialistes. Il a basculé désormais dans la sénilité et dans la surenchère belliciste. (« Mais dis donc, on te signale qu'il est plus jeune que toi. - Oh merde, tu es sûr ? ») Arrêtons-nous là même si on pourrait également parler des saltimbanques sur le retour (coucou François Cluzet) à qui on doit donner un petit cachet pour qu'ils viennent cracher publiquement sur Donald Trump.

Pendant ce temps, les grandes personnes se sont mises au travail. Accélération de l'Histoire oblige, tout notre petit monde, servilité génétique oblige, va rapidement abandonner ses rêves de grandeur européenne et se mettre au pied du maître en remuant la queue. C'est d'ailleurs déjà commencé.

Il y aura peut-être quand même un petit problème pour certains d'entre eux. Sergueï Lavrov a été ferme : « à propos de cette guerre, en Europe chacun devra répondre de ses actes ». Comme en écho, la porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, répondu à Scholz selon lequel les négociations sans la participation de l'Allemagne ressemblaient à une « paix dictatoriale ». « Chancelier, mesurez votre langage, la seule place que l'Allemagne mérite dans ces négociations est sur le banc des accusés ». (Coucou Merkel, Hollande, Johnson, Macron, VDL, etc. etc.)

En attendant on va prévoir les défibrillateurs, pour le 9 mai prochain, quand Poutine & Trump assisteront ensemble sur la Place Rouge à la parade pour le 80e anniversaire de la Victoire commune contre le nazisme.

Et reconstituer les stocks de pop-corn.

Source : Vu du Droit
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